À chaud : Clémentine Autain, Aphatie et l’ALBA

Ce midi, j’ai vu passer une critique contre Clémentine Autain qui manifestement ne connaissait pas le point 62 du programme L’Avenir en Commun. Aphatie, fier de son effet Julien Lepers a été ravi de la prendre en défaut, et l’information a été relayée par de nombreux militants pour dénoncer le rouge-coco-Mélenchon.
Le point 62 du programme est au sujet de la coopération internationale, et le passage soulevé par Aphati est celui-ci : “Instaurer une politique de codéveloppement avec l’Amérique latine et les Caraïbes en adhérant à l’ALBA”

 

 

D’abord quelques faites:

La France fait déjà partie de l’AEC,  qui contient déjà les pays dénoncés par les journalistes qui soient manques de sincérité soit sont peu informés.

https://fr.wikipedia.org/wiki/Association_des_%C3%89tats_de_la_Cara%C3%AFbe

Et vous trouverez aussi ici un article qui montre Hamon le rouge communiste en train de signer un accord commercial avec le Venezuela (bizarrement ils n’en parlent pas)

http://www.liberation.fr/futurs/2012/11/26/le-venezuela-promet-hamon-et-merveilles-aux-entreprises-francaises_863249

Le fait est que, sur le papier, je trouve que ça sonne bien.

Qu’est-ce que l’ALBA ? C’est une alliance entre les pays d’Amérique latine qui se donne comme but le suivant

“L’idée consiste bien à proposer une autre démarche, afin de reconstuire les relations entre pays qui ne soient pas centrées sur le commerce, mais sur les principes de solidarité, coopération, complémentarités et réciprocité.”
site de Sciences Po.fr, http://www.sciencespo.fr/opalc/content/alba
“Le 14 décembre 2004, un premier accord de coopération est signé entre Cuba et le Venezuela, accompagné le 28 avril 2005 par un plan d’action. L’accord porte sur la complémentarité productive, les transferts de technologie, l’alphabétisation, le commerce et la culture. Cuba s’engage à envoyer 15000 médecins au Venezuela pour aider le gouvernement à mettre en oeuvre sa mission “Barrio adentro”, en échange de quoi le Venezuela offre des facilités de paiement pour son pétrole.”
site de Sciences Po.fr, http://www.sciencespo.fr/opalc/content/alba
“Le 29 avril 2006, la Bolivie adhère à l’ALBA et signent avec les deux autres membres un Traité de commerce pour les peuples (TCP). Le TCP est centré sur les problèmes sociaux, notamment la réduction de la pauvreté et l’alphabétisation.

site de Sciences Po.fr, http://www.sciencespo.fr/opalc/content/alba

“Sur le plan économique, l’ALBA vise à favoriser la logique coopérative plutôt que la création d’une zone de libre-échange avec les États-Unis, qui passe par un abaissement des droits de douane, voire leur suppression. Elle s’oppose ainsi directement au « consensus de Washington » qui prônait dans les années 1990 la déréglementation et la mise en place de mesures néolibérales. Plutôt que d’ordonner des privatisations, l’ALBA favorise au contraire le secteur public
Le Venezuela peut compter sur ses ressources pétrolières pour convaincre certains États de la région, énergétiquement dépendants. L’ALBA ambitionne par exemple de créer une compagnie pétrolière commune, Petrosur, une équivalente à l’échelle de l’Amérique latine de PetroCaribe, qui regroupe des États membres du CARICOM. Outre Petrosur, Tele Sur, une télévision transcontinentale latino-américaine, a été lancée en 2005, afin de concurrencer les chaînes CNN et ABC. Le capital de TeleSUR est réparti entre le Venezuela, l’Argentine, Cuba, l’Uruguay et la Bolivie (dans l’ordre d’importance).
La coopération bolivarienne s’exprime dans de nombreux domaines :
Santé : L’opération Miracle, lancée par Cuba et le Venezuela en 2004, a permis à plus de deux millions de pauvres d’Amérique latine et du reste du monde de retrouver la vue gratuitement. Le cas emblématique de cette opération fut la guérison de l’assassin de Che Guevara, l’ancien sous-officier à la retraite Mario Terán, par les médecins cubains.
Agroalimentaire : Mise en place du programme d’Augmentation de la production agroalimentaire : financement de pays des Caraïbes, d’Amérique centrale et d’Amérique du Sud pour des projets agroalimentaires favorisant la sécurité alimentaire.
Culture : Création du Fonds culturel ALBA-Maisons de l’ALBA. Les œuvres les plus représentatives de la littérature latino-américaine y ont été publiées, de même que des classiques : L’âge d’or de José Marti, Caliban de Roberto Fernandez Retamar, ou encore Bolivar : penseur précurseur de l’anti-impérialisme de Francisco Pividal.
Selon Fernand Rojas, vice-ministre cubain de la Culture, le programme de l’ALBA « privilégie les valeurs spirituelles plutôt que l’appât du gain ». Une attention toute spéciale est accordée aux projets émanant des populations autochtones.
Défense des droits de la Terre-Mère : Soutien ferme au Sommet mondial des peuples sur le changement climatique et les droits de la Terre-Mère de Cochabamba, à la suite de la conférence des Nations unies de Copenhague, perçue comme un échec par les États bolivariens.”
Wikipedia
Je ne connais pas énormément les pays d’Amérique Latine et je comprends qu’on dise que leurs régimes sont discutables. Mais Aphatie reproche cela parce que la Russie et l’Iran y sont en tant que pays observateurs. Or, un pays observateur est par définition un pays n’ayant strictement aucun pouvoir décisionnel.
Jean-Michel Aphatie est un journaliste que je n’aime pas et je me méfie énormément de son discours. Son but est de mettre en défaut pour provoquer du buzz. Le fait est qu’en discutant sur un point que Clémentine Autain ne connait pas, et donc sur lequel elle ne peut se défendre, Aphatie sort glorieux car c’est le but de son jeu. Voilà ce qui me pousse à me méfier.

Si vous avez d’autres information, merci de me spammer en commentaire 😉

À chaud : Image figée

 

Image publiée en une par le journal Libération du Jeudi 6 Avril 2017

Il y a dans ces images un bruit sourd, assommant. Comme celui qui suit la mort mais précède sanglots et colère. Celui qui nous laisse vide, le regard fixe, quand la conscience se tait, quand on se retrouve vidé de toute substance face à l‘inimaginable.
Depuis le début de ce conflit, de nombreuses images m‘ont coupé le souffle

Un tas d‘enfants. Un tas d‘enfants. C‘est un « tas d‘enfants ».

Quand le corps n‘abrite plus la vie, il devient effrayant. Quand il n‘est plus que matière, on se retrouve face à l‘impossible, l‘incompréhensible. Quand c‘est celui d‘un enfant. Bordel, comment penser le corps sans vie d‘un enfant ? Comment penser qu‘hier encore, il avait la vie devant lui ? Cette vie injustement volée à ces immortels, qui auraient dû vivre une courte éternité.

Quel frisson d‘effroi et de rage quand je découvre encore la réalité du massacre syriens, chaque jour plus violent, chaque jour plus ignoble.
La mort, d’un souffle glacial, éteint, fige l’instant, comme l’image sur le papier glacé.