Maryam, UNEF

Je lis les propos sur Maryam de Collomb, les propos de Schiappa, les propos de multiples personnalités connues dont des insoumis. Le monde ne tourne plus rond. J’ai voté contre le FN, il sort gagnant dans la plupart des partis politiques. J’ai honte pour eux.
Rappel : Collomb a été jusqu’à dire que porter le voile = faire le jihad. Ce mec est ministre de l’intérieur. Le Pen n’aurait pas osé dire ça.

Laurence Parisot qui sort la photo d’une militante de l’UNEF de 1974 en train de montrer ses seins pour commenter « bah donc avant c’était ça l’émancipation »(grossièrement). Alors, ex présidente du MEDEF, d’où sortez-vous de votre tanière pour commenter l’UNEF ? C’est de l’UNEF washing ? Les femmes doivent être Femen pour devenir présidente de l’UNEF ? Je soutiens les unes comme les autres. À quel moment on parle des revendications de Maryam ? Elle était là pour parler religion ou revendications des étudiants ? Elle était là pour parler de la reforme, et eux, voilà ce qu’ils en tirent. Ils profitent de la présence d’une musulmane qui n’est pas prête à ôter son voile comme d’autres ne souhaitent pas se dénuder pour avoir un poste à responsabilités, ils en profitent et se servent d’elle pour décrédibiliser le mouvement, et par là se décrédibilisent eux-mêmes. Traîtres à l’unique raison pour laquelle ils ont été élus : la lutte contre le racisme et le rejet de l’autre. Les étudiants qui ont voté pour Maryam ont vu en elle une digne représentante. Les autres crachent leur racisme à sa figure. Ignorant tout de la portée de leur haine, des menaces qu’elle subit d’être ainsi portée sur la scène publique pour le simple fait de porter un voile. D’oser ne pas se cacher.
Vous vous rappelez les anti-burkinis. Qu’empecher l’accès aux plages à ces femmes ne les ferait pas se dénuder, juste rentrer chez elle. C’est pareil ici. Ils se cachent derrière un prétendu progressisme dont ils seraient les seuls détenteurs, mais ces progressistes, ces anti-racistes, en quoi ça les dérange de voir une femme musulmane avec un poste à responsabilités ? Car je ne les ai vu critiquer que le voile. Juste son voile.

Honte à eux, honte à ces pourritures.

À chaud : Image figée

 

Image publiée en une par le journal Libération du Jeudi 6 Avril 2017

Il y a dans ces images un bruit sourd, assommant. Comme celui qui suit la mort mais précède sanglots et colère. Celui qui nous laisse vide, le regard fixe, quand la conscience se tait, quand on se retrouve vidé de toute substance face à l‘inimaginable.
Depuis le début de ce conflit, de nombreuses images m‘ont coupé le souffle

Un tas d‘enfants. Un tas d‘enfants. C‘est un « tas d‘enfants ».

Quand le corps n‘abrite plus la vie, il devient effrayant. Quand il n‘est plus que matière, on se retrouve face à l‘impossible, l‘incompréhensible. Quand c‘est celui d‘un enfant. Bordel, comment penser le corps sans vie d‘un enfant ? Comment penser qu‘hier encore, il avait la vie devant lui ? Cette vie injustement volée à ces immortels, qui auraient dû vivre une courte éternité.

Quel frisson d‘effroi et de rage quand je découvre encore la réalité du massacre syriens, chaque jour plus violent, chaque jour plus ignoble.
La mort, d’un souffle glacial, éteint, fige l’instant, comme l’image sur le papier glacé.