Amis criminels, plus besoin d’attendre, pas de fascisation, le fascisme est là, et il tape fort

Désolé

Je rame, terriblement, pour parler des fins du monde, j’aurais aimé être bavard, décrire notre époque, mais je reste là, lâche et paralysé face à tout cela

j’ai relu mes notes de 2017, quand je gémis sur un monde qui se délite, de la montée de Le Pen et ses amis, mais non

j’étais

naïf

de croire que tout allait mal

2020, mes notes sur le covid, les confinements, ma peur de la suite, je critiquais ma naïveté de 2017

Moi de 2020, j’aimerais tant te parler de 2024

2024

Des écrasés par milliers, des guerres, et nous, qui par nos pensées devenons criminels lorsqu’on dénonce les massacres, les crimes de guerre, les génocides en gestation.

Je deviens dingue

je deviens marteau quand ils me disent qu’il faut choisir entre antisémitisme et mort de milliers d’innocents, car critiquer un état meurtrier ça cache forcément autre chose, hein, autre chose de plus sombre et terrible. Non, allez vous faire foutre, vous êtes les monstres, pas moi, vous les medias, vous les politiciens qui profitaient du pire, tous des fachos et je n’emploie pas ce mot au hasard, il a son sens ici, dans vos invectives, il a son sens, j’ai dit non à l’antisémitisme plus souvent que vous, les profiteurs d’horreurs, ce que vous aimez c’est taper sur les arabes, vous défendez ceux qui les appellent “vermines”, ça ne vous rappelle rien, ça ne vous rappelle rien ? Oui, ça vous rappelle tout cela mais rien à battre, vous n’écoutez même pas car ce qui importe c’est quoi, vous même, vos plans foireux: “sus à l’opprimé, sus à l’opprimé ! Morts aux enfants ! Morts aux innocents, AH MAIS NON, que dis-je, ce ne sont pas des enfants, pas des innocents, ce sont des palestiniens !”, hein, c’est ça, c’est ça ce que vous pensez, c’est quoi un palestinien ? Bah oui, c’est criminel de dire qu’un palestinien est un humain, que leurs enfants comptent autant que mes neveux et nièces, que vos enfants

J’ai besoin de hurler, mais j’arrive même pas à écrire vraiment ce que j’ai à dire tant j’ai peur. Personne pour défendre les militants anonymes qui brandissent des drapeaux de gaza et finissent en taule, finissent humiliés, aucun mot, on ne s’offusque déjà pas des attaques contre les personnalités de premier plan, que dire des autres. J’ai peur de ce que j’ai à dire, je me censure, voyez comme nos ennemis sont puissants.

Désolé pour cette époque de merde, désolé, amis criminels, vous aussi, les pires des pensées vous habitent.

Pantin

Je suis un pantin au yeux de certains, je me vois plutôt comme un acteur et un messager, un visage humain qui permet de mieux délivrer l’information.

La chaîne voulait se contenter d’images générées par IA, mais les gens ont appris le subterfuge et au final, on a eu moins d’identification ou d’attachement au présentateur, donc un désintérêt du public. Voilà pourquoi on a commencé à expérimenter avec neuralink. L’idée est de fournir un corps à l’IA. J’ai le contrôle de mon corps mais elle me donne des instructions en temps réel et, sur le plateau, je les reproduis. Nul doute qu’elle saura un jour contrôler intégralement mon corps et ma parole. Mais j’y ajoute une touche personnelle qui plaît, ça explique aussi le succès de l’émission par rapport aux précédentes. L’IA se charge de me donner les arguments politiques, l’éloquence, me permet un certain détachement car je ne peux pas perdre mes moyens. Ça déstabilise l’interlocuteur, croyez-moi. C’est pas forcément cool face à un scientifique peu habitué à cela, qu’on peut rapidement submerger de propos difficiles à démonter en temps réel, mais le public aime ça, les investisseurs aiment ça, moi, ça me convient. Et si l’interlocuteur ne parvient pas à contredire l’IA, c’est que l’IA a raison, non ?