J’aime et je fuis châlons, j’ai un rapport étrange à cette ville comme une ville dans laquelle je n’ai jamais réussi à m’intégrer, tout en ayant ici d’agréables souvenirs d’enfance, de découvertes, d’émerveillement, et d’innombrables histoires
Ma vie y est peu intense, mais plus forte, diverse, elle stimule les sens et ne se pose que peu de questions, elle existe.
Me voilà, sur un banc dans le jard.
Je regarde des jeunes jongler avec des quilles et des balles, des chiens qui courent et jouent dans la verdure, des gens qui passent, qui parlent, qui prennent leur temps, et je m’autorise un peu à me sentir connecté à eux, à m’en foutre d’être différent, à me dire qu’ils m’aiment qu’importe si c’est faux, qu’eux sont bienveillant, je ne me demande pas pour qui ils votent, s’ils regardent CNEWS, je n’imagine pas leur regard s’ils me savaient homo, je prends juste les gens comme ça, comme si j’étais parmi eux, et je les aime un peu comme j’aime le vent, sans me demander d’où il vient. C’est lâche, c’est naïf, c’est putain d’agréable et reposant. Je n’ai pas à justifier ça. Ma douleur s’apaise, c’est ce qui compte ce jour, et voilà ma vue qui s’étend, ma tête qui pense, je me sens là.