Vrac de ma colère, pour la manifestation du 26 Mai

Il y a dans ce gouvernement quelque chose d’irrationnel.
Au fil de mes discussions je me suis rendu compte que les gens que je croisais croyaient en un mécanisme un peu magique, celui du libéralisme, qui ferait qu’en confiant tout au privé le système s’huilerait de lui-même et une auto-réparation s’opèrerait

Je n’écris pas ce message pour remettre en question le modèle général de production et de fonctionnement du couple capitalisme/libéralisme, je vais simplement parler des services publics et de nos institution. Le gouvernement croit dur comme fer (ou défaire) aux méthodes de management du privé, mais aussi et surtout au retrait progressif de l’état, sans doute plus largement de la décision démocratique, des entreprises. Ici je vais parler beaucoup du ferroviaire, de la santé, de l’école, la justice, l’énergie, etc.

Contre la sélection

Qu’est-ce que cette sélection contre laquelle s’indignent les étudiants et les lycéens ces derniers temps ?

Le manque de place et de moyen pour les universités a mené le gouvernement a établir une sélection à la fac. La sélection, tous les gouvernements de droite en rêvaient, Macron l’a fait. De quoi s’agit-il ? J’imagine que pour la plupart des gens, la sélection a un côté “privilégier l’élève méritant” etc. D’abord, j’ai beaucoup de mal avec la notion de mérite car le mérite ne résume pas, loin de là, à des résultats scolaire. Mais qu’importe. Loin de demander à définir se mérite, je ne vais pas tout remettre en question l’idée de mérite. Ce principe, on peut le discuter. Cela-dit, ce n’est même pas de ça dont il est question car même ça le gouvernement est incapable de le faire. En effet, dans les critères de classement de parcours sup il y a des choses aussi scandaleuses que floues. D’abord, le redoublement est, noir sur blanc, un malus. Vous êtes en terminale, 18 de moyenne, vous avez redoublé la première par exemple pour cause de maladie, PAF malus pris en compte. Ensuite les critères floues établis par les universités. On peut s’attendre à une sélection par l’établissement d’origine, par des choses aussi que des stages effectués à l’étranger par des adolescents gonflés à l’hélium par leurs parents depuis leur procréation
J’ajoute que le manque de moyen et de temps des universités les conduisent parfois à procéder par le tant détesté tirage au sort, tirage au sort qui rappelons-le ne représentait que l’an passé que 0.4% des bacheliers (car c’est l’excuse employée par le gouvernement pour justifier parcours sup, hein, quand même)
Bref, loin de régler des problèmes, parcours sup en crée de nouveaux.
Parcours sup n’est que le symptôme d’un plus gros problème, et ceux qui croient que les étudiants en lutte ne le savent pas se trompent. Les étudiants ne luttent pas pour un retour à APB, et si tout le monde ne s’accorde pas sur une solution idéale, tous constatent et s’opposent au manque de moyen et de places ainsi qu’à la privatisation des études (la mise en avant de licence privées) car quand le public se dégrade les vautours en profitent. À raison. Le système l’encourage.

Contre la privatisation

Il règne dans se pays une étrange folie, une fièvre qui ne quitte ni les médias ni celles et ceux qui prétendent nous représenter, l’idée que le privé ferait toujours mieux que le public. Non sens. C’est malheureusement faux dans les faits. Je comprends l’excitation autour du privé, tout d’abord autour des startups. On y voit la jeunesse, le dynamisme. Dans le public, il y a la lourdeur, les muscles fatigués et l’immobilisme. J’aimerais donc revenir sur ce prétendu dynamisme des startups. Je vais le dire, la majorité des startup ne servent à rien. Pourquoi ? Parce qu’elles sont conçues avec l’intérêt court-termiste du lucratif, tout de suite, maintenant. La plupart des startup que j’ai pu rencontrer vont tenter de vous vendre un produit moyen voire inutile et l’enduire d’une couche brillante pour prétendre que c’est LE projet de l’année qui va révolutionner le monde. Pourtant malgré tout, je crois profondément, dur comme fer, à l’initiative personnelle, car pour moi l’innovation vient du bas. Je peux croire aussi à l’Idée avec un grand I. Sauf lorsqu’elle ne vise que l’enrichissement. C’est majoritairement le cas.
Passé ma haine de l’image des jeunes startupers dynamiques qui risque de me faire passer pour un vieil aigri, j’aimerais revenir à la privatisation de nos services publics. Car il y a le marketing gouvernemental, et la réalité. Souvent les deux s’opposent. Mes connaissances en la matière sont encore trop faibles, seulement voilà comment je pense que les choses vont se passer.

Celles et ceux qui me connaissent savent que j’ai vécu en angleterre. L’angleterre a privatisé son équivalent de la SNCF. Vous avez sans doute entendu parler des conséquences. Train souvent en retard, augmentation des prix, etc. Lorsque j’étais dans la ville de Leicester, et je crois que c’est le cas partout, les compagnies de bus étaient aussi privées. Dans Leicester même il y avait 3 compagnies différentes. Les compagnies étaient incapables de s’entendre entre elles. Impossible d’établir le moindre itinéraire et il y avait énormément de zones non desservies. Le prix étaient en fonction de la distance. Le moins cher était à environ 2£ et à partir d’environ 5 minutes de trajets le prix augmentait, je ne me souviens plus des chiffres exacts. Les abonnements étaient tout simplement inaccessibles.

Je pars d’un exemple simple, mais l’exemple ne joue pas ici le rôle de preuve. Mais le service public des transports, chez nous la SNCF joue un rôle important dans la réduction des inégalités. Les lignes les plus rentables nourissent celles qui le sont moins. L’ensemble du réseau est pensé, réfléchi, du moins doit l’être. À aucun moment le privé n’a comme but cette réduction des inégalités. Non. Le but du privé est lucratif.

Bien souvent dans la liste des privatisations réussies j’entends parler de France Telecom. La privatisation a amené la concurrence qui aujourd’hui bénéficie au consommateur.

Je pense que cette affirmation est erronée et omet énormément de variable. Reprenons. En 1996 est votée une loi permettant l’ouverture à la concurrence de France Telecom en 98. Itinéris, ancêtre d’Orange pour la téléphonie mobile existait depuis 1992. Cependant, SFR existait aussi depuis 92 et Bouygues Telecom est arrivé en 96. Itinéris, dans le mobile, n’a donc JAMAIS vécu de période sans concurrence. Premier point. Maintenant, Internet. 1995, création de Wanadoo par France Telecom. De même, Cegetel (qui deviendra neuf cegetel puis SFR) a existé dès 1996, donc pareil, pas de point de comparaison car pas de concurrence. Ensuite j’aimerais ajouter que France Telecom même si bon, on a en tête un service public, est désormais une entreprise à but lucratif et point barre. Dividendes, etc. Du coup, dans ces conditions, oui, il faut de la concurrence. Pourquoi ? Parce que si on se retrouve, mettons, à tout hasard (hein) avec 3 entreprises ne se faisant plus concurrence mais ayant une entente implicite ou explicite sur les prix, là, on se retrouve avec une arnaque assez gigantesque. C’est ce qui est arrivé. Privatisation réussie ? Pas du tout. Privatisation qui a frôlé le fiasco et ouf, ça s’est finalement pas si mal placé… Jusqu’à ce que Free change de politique. Donc ici on voit que l’idéologie dominante s’attend à ce qu’il y est un Free partout, or pour l’instant… Tout semble les contredire.

Après je pourrais vous parler des privatisations d’Alcatel, Alstom, de Thomson, mais ce serait remuer le couteau dans la plaie. Sans parler des privatisations qui n’ont certes pas abouti à un démantèlement mais à la prise de pouvoir de riches déjà trop riches, au choix Total, la société générale et ses scandales, etc.

L’état français depuis les années 80-90 revend au moins offrant tous ses atouts. Sans la moindre perspective à long terme, le moindre PROJEEET. Aujourd’hui la SNCF n’est pas la seule concernée par le gouvernement Macron. En parfaite adéquation avec son idéologie qui ne pône pas la prise de recul, les barrages vont faire parti de la vague. Les hôpitaux sont de plus en plus sur le principe anglais de la médecine à deux vitesses (pour avoir fréquenté l’hôpital en angleterre, je peux vous le dire, tout sauf ça.) Les aéroports sont aussi revendus. La sécurité sociale disparaît au profit des mutuelles, elles aussi vecteurs d’inégalités. La promotion des licences et des écoles privées se font de plus en plus au détriment du public, et j’ajoute que c’est observable sans doute chez vous, cf la scolarisation des gens de ma propre famille. Pourquoi ? Le public ne fait plus le job. On diminue les moyens, progressivement, pour justifier une privatisation. Le public de piètre qualité n’est pas une fatalité, bien au contraire. Mais que veut-on : le privé est valorisant. Progressivement, lentement, tout est démantelé. L’idée que le sauveteur viendra du privé s’inscrit de plus en plus profondément dans nos esprits par une dénaturation du public, réduit à l’état de charité, comme aux états unis. Le public n’est pas charité. Il est égalité, par la qualité.

Progressisme et lutte contre les idées d’extrême droite

Les idées de l’extrême droite ne sont pas présente qu’au front national. Les Marvel, DC, Harry Potter ont eu tendance à lisser les idées fachistes en les incarnant dans des super-vilains, largement discernables et unanimement détestés. En France, le super-vilain c’est le FN. Aux états unis, il s’agit de Trump. Cependant, les partis politiques sont beaucoup plus poreux qu’on pourrait le croire à la haine frontiste. Bien sûr, il est important de balayer devant sa porte avec de regarder chez les autres et la gauche dont je fais partie a parfaitement conscience de l’existance de discriminations et de haine dans ses propres rangs. Notre travail de nous en débarasser dans nos propres rangs.
Mais.
Emmanuel Macron a été élu par l’anti-racisme, par le “tout sauf Le Pen”, tout sauf le mal absolu, discernable, reconnaissable. Cette élection a été marquée par un refus de la haine, et de l’amalgame. Pourtant au regard de l’actualité, je remarque que si le visage de Le Pen n’apparaît pas à la tête du gouvernement, ses idées sont par contre largement représentées. La loi asile immigration, tant décriée car à l’opposée de ce qu’il conviendrait de faire, n’est que le pâle symptome d’un mal plus profond. Ce mal s’est manifesté de manière plus virulante avec l’affaire Maryam. Résumé de l’affaire : une étudiante, présidente de l’UNEF Paris-IV apparaît munie d’un voile lors d’une interview accordée à M6. Souriante, l’étudiante parle alors des réformes engagées par le gouvernement. Publication de l’interview. Déferlement de haine de la part de l’extrême droite qui utilise la lutte féministe pour l’invectiver, la menacer de mort, de viol. Son numéro de téléphone est alors publié sur internet. Qu’attendre d’un gouvernement progressiste ? L’offuscation. La condamnation. On attend d’eux qu’ils défendent cette jeune femme qui représente la france multiculturelle, la réussite de la femme aussi puisqu’elle occupe un poste à responsabilités. Qu’en est-il ? L’inverse. Tout d’abord les médias, qui sans s’intéresser à ce que signifie réellement porter un voile parlent de soumission de la femme, de radicalité. Puis notre très cher ministre de l’intérieur, responsable de la répression des migrants, de la police, etc, qui directement en plus de cracher la même haine que les médias fait directement la connexion Voile = Daesh. Voilà Maryam dépeinte en terroriste. Par Marion Maréchal Le Pen ? Non. Par Gérard Collomb. Marlène Schiappa tombera à son tour dans la supercherie, dans l’absence de réflexion sur la question.
Les masques tombent, on comprend dès lors la politique du gouvernement à l’égard des migrants.
Ils s’offusquent dde voir une responsable politique musulmane. Les avions nous entendu s’offusquer lorsque Boutin était ministre ? Lors de l’élection de Valérie Pécresse ? Et Darmanin, notre cher ministre qui ne cache pas sa propre religion, est-il mieux placé ?
Pourtant, notre président face aux catholiques avaient multipliés les déclarations scandaleuses, les avaient brossés dans le sens du poil en montrant un rapprochement plus que suspect entre la république et l’Église.
On n’oubliera pas non le refus catégorique des récipissés lors des contrôles policiers dans la lutte contre les contrôles au faciès. Sérieusement, qu’est-ce que ça leur aurait fait d’accepter ça ? Ils y auraient perdus quoi, les macronistes ? Rien.

Ça donne le La. Permettez moi de le dire, le FN se frotte les mains. Car eux n’auraient jamais pu, faute de majorité, accomplir ce que le gouvernement a accompli. Pire encore, ils n’auraient pu lisser l’opinion comme le fait la majorité en faisant passer ces scandales pour des banalités.

Contre une idéologie (qui ne marche pas)

ça viendra plus tard, trop à dire 😛
Mais je pourrais dire que bien souvent, les réductions des coûts se font soit au détriment de la qualité, soit au détriment de l’employé. Qui rappelons-le fait parti du peuple. Le consommateur, c’est aussi le travailleur. Réduction du coût, fonctionnement à flux tendu… J’ai parlé des institutions, des services publics, mais j’ai rien dit sur les ordonnances Macron de Septembre et la destruction du code du travail. Comme quoi, c’est déjà oublié, tant le reste m’ébranle. Pourtant c’est primordial. La qualité de notre travail, l’assurance du lendemain sont primordiales. Ne pas se faire bousiller physiquement, mentalement, c’est au centre de tout. Pourtant, dans la précipitation, je n’en ai pas fait mention.

Voilà. Demain, manif.