Je ne sais pas quelle fibre on perd en grandissant.


On se normalise et on se détruit. On perd de ce “nous” nouveau et plein d’espoir. Je n’étais pas du genre à voir en moi un futur grandiose, loin de là. Mais quand j’ai commencé à découvrir la création musicale, littéraire, je n’avais pas conscience de mes obstacles et mes limites. Je m’améliorais, c’était magique, je pensais que ce serait sans fin. Que je réussirais à imaginer, fuir dans mes mondes, mes mots et mes sons, il n’en est rien. Quand j’écrivais tous les jours, aujourd’hui seul un texte ou deux ne s’ajoute à ma collection chaque année. Pas forcément mieux fini, pas forcément différent, parfois j’ai l’impression que je n’ai pas grand-chose d’autre à ajouter.

Je regrette l’ennui. Le vrai ennui, l’ennui plein d’énergie, plein de pensée, pas l’ennui de la déprime, pas celui qui dégoûte, non, l’ennui qui pousse à fuir, la matière première de la création. Désormais, je ne suis plus que tumulte, bordel, vacarme. Je ne m’ennuie pas, je fatigue, ma tête est occupée, difficile de s’enfuir complètement. Je reste en permanence amarré à mes douleurs,  qu’importe le vent, le temps.

2 réflexions sur « »

  1. C’est un combat perpétuel, contre la fatigue, contre le vacarme intérieur, contre le manque de motivation.

    Personnellement j’essaie de me faire des routines. Le matin je bois, je mange et j’écris. Y a plein de moment où j’ai pas envie, où j’ai pas l’inspiration, où j’ai juste envie de faire autre chose. Mais je me force, je tente d’entrainer ma disciple, à défaut d’entrainer ma créativité et mes talents d’écrivaines, ça sera toujours ça de gagner pour mon moi futur.

    Courage à toi ?

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *