Je n’aime plus écrire, sinon je n’aurais pas à me forcer pour le faire
J’ai perdu goût à ça. Pourquoi ?
Il y va, je crois, de mon rapport au néant, qui aujourd’hui me rend amorphe. Je ne sais plus m’ennuyer. Je ne sais plus penser correctement, et les rares moments de vide, je m’efforce de ne rien ressentir, soit en les remplissant d’inepties que je ne suis que d’une oreille, soit en me concentrant sur mon corps, l’écoutant comme on écoute une personne qui se répète: on aimerait qu’elle cesse, on aimerait retourner à nos divagations mentales, mais elle nous ancre au réel sans ne rien nous apprendre de nouveau.
Je n’aime plus écrire car je ne peux plus m’y abandonner. Je reste amarré aux sens, à ma propre et lourde fatigue.